Cette communication se veut une réflexion cherchant à comprendre comment les techniques ont modifié le rapport de l’humain à la temporalité, notamment en direction d’un sentiment d’accélération du temps à partir de l’époque contemporaine. La temporalité est prise ici sous les diverses instances du rapport de l’homme au temps, aussi bien dans sa partie impensée – les pratiques mises en œuvre dans la sphère d’utilisation d’une techné – que dans sa partie symbolique : les conceptions temporelles qui en accompagnent l’utilisation, telles que les idées de progrès ou de perspective, les utopies ou les modèles de la mémoire.
Pour cela, j’analyserai et mettrai en relation entre eux différents schèmes temporels dans lesquels l’emploi d’une techné aboutit à modifier le rapport de ses utilisateurs au temps : le rapport entre le nouveau et l’ancien, créateur d’irréversibilité ; le temps d’établissement d’une technè dans la société, sa durée de vie, etc.
Enfin, je m’interrogerai également sur les modifications des structures cognitives liées à l’utilisation de certaines techné et pour cela j’utiliserai d’autres indicateurs temporels tels que la perception de l’horizon temporel des acteurs durant l’histoire, les postures émotionnelles, de l’euphorie à la révolte face à de nouvelles technès ; ou encore la perception du temps dans l’histoire, de la lenteur à la vitesse.