Europeanisations from the Bottom and from the Margins: Actors, Representations, and Experiences (late 19th-early 21st centuries)

Autore del rapporto
Maxime
Ghazarian
Université Paul Valéry Montpellier
Citation: Ghazarian Maxime: « Europeanisations from the Bottom and from the Margins: Actors, Representations, and Experiences (late 19th-early 21st centuries) », infoclio.ch Tagungsberichte, 20.01.2025. En ligne: <https://www.doi.org/10.13098/infoclio.ch-tb-0316>, consulté le 01.05.2025

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Le colloque Europeanisations from the Bottom and from the Margins, organisé par RAPHAËLLE RUPPEN COUTAZ, CARMEN CROZIER et PHILIPPE VONNARD (Lausanne), s’appuie sur des échanges entamés dès 2018 entre Raphaëlle Ruppen Coutaz et Philippe Vonnard, dans le cadre de leur collaboration au projet « Écrire une histoire nouvelle de l’Europe » (EHNE). Après une interruption liée à la pandémie, ce projet a été relancé et a bénéficié de l’inspiration des recherches en cours de Carmen Crozier, jusqu’à sa concrétisation sous la forme du présent colloque international.

Dans leur introduction générale, les organisateurs ont inscrit leurs réflexions dans le prolongement des définitions de l’européanisation proposées par Kiran Klaus Patel et Eckart von Hirschhausen (2010) et Christian Wenkel (2021). Selon ces auteurs, l’européanisation englobe un vaste éventail de processus politiques, sociaux, économiques et culturels. Ces dynamiques, souvent non intentionnelles, sont marquées par des échanges, des imitations, des enchevêtrements, dont les effets se font sentir au-delà du cadre strict de l’Union européenne (UE). Sur ces bases, le colloque entendait explorer, affiner et questionner ces approches. Il s’est concentré sur les dynamiques bottom-up, ainsi que sur la culture, l’éducation, la science ou le sport, souvent négligés par la perspective institutionnelle. Dans ce cadre, il ne s’agit plus de considérer l’européanisation comme un phénomène lié uniquement à l’intégration communautaire, mais d’observer comment, depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours, des acteurs périphériques, des initiatives transnationales ou des lieux inattendus ont participé à la (re)définition de l’Europe.

Les premières interventions se sont concentrées sur l’éducation, les transferts de connaissances et la formation des élites (panel 1). CHRISTIAN YDESEN (Zurich) a montré comment, durant l’entre-deux-guerres, les échanges de savoirs en éducation spécialisée entre la Suisse et les pays nordiques ont servi de creuset à des conceptions nouvelles de l’État-providence, révélant ainsi des circulations intellectuelles méconnues. JULES SIRAN (Genève) a exploré la mobilité des enseignants hongrois de l’Université technique de Budapest durant la Guerre froide, dévoilant une européanisation académique contrainte mais dynamique, aux prises avec la gestation d’un internationalisme scientifique. MAXIME BEHAR (Strasbourg/Paris) et PIERRE-LOUIS SIX (Paris) ont comparé le Collège d’Europe de Bruges et le l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO), illustrant comment la formation diplomatique a pu constituer un terrain de conceptions concurrentes de l’internationalisme et du rôle de l’Europe. Cette entrée top-down se télescopait avec des logiques bottom-up portées par les étudiantes et les étudiants, poussant leurs institutions à prendre en considération leurs attentes, voire leurs critiques. Enfin, SERHIY BLAVATSKYY (Lyon), par l’étude des exilés ukrainiens dans l’entre-deux-guerres, a fait émerger l’idée d’une Europe pensée comme horizon d’émancipation culturelle et politique.

L’exploration de trajectoires alternatives a ensuite mis en lumière des formes paradoxales d’européanisation (panel 2). MARTIN KRISTOFFER HAMRE (Berlin) a analysé les convergences fascistes transnationales. En se focalisant sur la Fédération fasciste suisse et le Front national, la communication portait l’idée que l’intrication entre nationalisme et allégeance étrangère portée par ces partis politiques constituait des obstacles à tout processus d’européanisation. Dans la même lignée, GIULIA CHIELLI (Toulouse) a montré comment d’anciens fascistes et nazis, dans l’exil de l’après-guerre, ont tenté de réinventer un nationalisme à échelle européenne, sans succès tangible. Enfin, dans un autre registre d’européanisation alternative, KARLO RUZICIC KESSLER (Fribourg) a souligné, dans l’espace alpes-adriatique, l’importance de coopérations locales dépassant les clivages Est-Ouest. Cette coopération décentralisée se forma dans les années 1960, avant que les accords d’Helsinki n’accélèrent le processus, préfigurant de futures convergences européennes.

La première journée du colloque a été conclue par une keynote présentée par KIRAN KLAUS PATEL et intitulée « Europeanisation is dead! Long live Europeanisation ». Lors de son intervention, Patel a insisté sur le fait que l’européanisation, longtemps vue comme un modèle linéaire et normatif, est aujourd’hui repensée comme un processus pluriel, marqué par des flux, des résistances et des appropriations contextuelles. En s’appuyant sur le cas des relations entre la CEE/UE et le Brésil, il a montré comment ce dernier a perçu l’Europe à la fois comme un « modèle » et un « défi ». Cette analyse illustre l’importance d’historiciser les trajectoires de l’européanisation, de dépasser les cadres téléologiques ou institutionnels, et de reconnaître les multiples formes qu’elle peut prendre, y compris en dehors des frontières européennes. Ainsi, l’européanisation, loin d’être morte, reste un levier pour renouveler l’intérêt scientifique et explorer des dialogues au-delà des approches traditionnelles.

La deuxième journée a commencé par un panel qui s’est concentré sur des acteurs plus discrets, souvent méconnus, mais néanmoins stratégiques (panel 3). ALEXANDRE BIBERT (Paris) a exploré l’évolution des syndicats français (CGT, Force ouvrière – FO, CFTC/CFDT) face à l’intégration ouest-européenne. En présentant leurs trajectoires, il illustrait une européanisation non linéaire, où les syndicats s’approprient progressivement un espace transnational tout en exprimant doutes et réserves face aux défis économiques et politiques. Carmen Crozier (Lausanne) a étudié le rôle du Centre de recherches européennes (CRE) et de ses « Cahiers rouges ». Ces derniers ont permis d’étudier des thématiques variées, tout en assurant une diffusion large notamment grâce à un système d’abonnement salvateur, contribuant à une européanisation ascendante par la diffusion et la popularisation des idées européennes. FABIEN DUBOIS (Fribourg) a analysé le rôle du Groupe de réflexion Suisse-Europe (1988) et du Comité pour l’intégration européenne (1989) dans le processus d’européanisation de la Suisse. Ces think tanks ont formulé diverses propositions, et ont permis d’étoffer et de légitimer la stratégie suisse face à la CEE. BENCE KOCSEV (Budapest) a exploré le rôle des experts hongrois dans l’adaptation aux évolutions européennes sous le régime socialiste, via l’Institut d’Économie Mondiale, qui présentait le double avantage de relier la Hongrie au Sud global et à la CEE, et de favoriser un échange d’idées stratégiques.

Ouvrant la session centrée sur les sphères administratives (panel 4), YAMAN KOULI (Bonn) a étudié la coordination du marché du travail européen pré-1914, influencée par les migrations et les rapports de force économiques. Il a analysé le rôle de la Belgique, qui soutenait le détachement de travailleurs en France via des mesures pratiques et des initiatives sociales, conciliant lois nationales et intégration. SIMON GODARD (Grenoble) a quant à lui étudié le rôle du Comité d’action féminine européenne (CAFE) dans l’intégration ouest-européenne. S’il a contribué à introduire une réflexion sur le genre dans les politiques communautaires, son impact est toutefois resté limité à une élite européiste. MARCO NINNO (Louvain) a étudié le Courrier du Personnel de la Commission européenne, journal à la fois outil d’information institutionnelle et espace d’expression ascendante. Il a favorisé l’émergence d’un esprit de corps, reflétant les expériences vécues de l’européanisation au sein d’une administration multilingue en mutation.

Passant des administrations aux identités locales et aux représentations résultant de processus d’européanisation, le panel 5 a débuté par une présentation de DOMINIQUE FLORET (Nice), qui a exploré l’ambivalence postcoloniale de la relation Guadeloupe-Martinique-Europe, marquée par une francité litigieuse et une européanité naissante. INOUSSA DIANDA (Ouagadougou) a démontré comment l’inclusion progressive d’acteurs non-étatiques burkinabè dans la coopération du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) avec l’UE a favorisé une européanisation par l’intermédiaire du développement et a renforcé l’application de principes démocratiques, malgré des limites posées par les conditions européennes. AMÓS DEL CASTILLO PETIDIER (Madrid) a analysé les expositions internationales de Séville (1992) et Lisbonne (1998) comme instruments d’européanisation, remodelant récits nationaux et infrastructures grâce à l’UE. Toutefois, ces projets ont suscité tensions locales, marginalisant gouvernements et communautés dans la planification post-événement, et laissant en héritage des infrastructures souvent déconnectées du tissu socio-économique, voire abandonnées ou sources de fractures urbaines. Pour conclure cette session, ANNA G. PIOTROWSKA (Cracovie) a présenté le disco-polo, un genre de musique mêlant kitsch et populisme, révélant son rôle dans les mutations culturelles post-1989. Ce phénomène reflète des imaginaires européens pluriels et des transitions identitaires.

Au terme de ce panel, l’assistance s’est déplacée à la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, afin d’assister à une conférence publique de CHRISTOPHE CHARLE (Paris) intitulée « L’Europe des intellectuels, une histoire cyclique ? XIXe-XXe siècles ». Au préalable, LUCIE DU PASQUIER et VINCENT BEZENÇON, collaboratrice et collaborateur de la Fondation ont présenté l’institution. Située à Lausanne, elle conserve de nombreux fonds d’archives portant sur l’histoire de la construction européenne, accueille régulièrement des manifestations académiques, et offre des bourses pour des jeunes chercheuses et chercheurs. En ce sens, elle se veut un espace de réflexion sur l’Europe. Cette présentation a permis de rappeler aux participantes et participants qu’ils se trouvaient au cœur d’un environnement patrimonial et intellectuel dédié à l’étude critique et à la transmission d’une mémoire européenne, renforçant ainsi le lien entre le contenu du colloque et les lieux investis. 

C’est dans ce cadre que Christophe Charle est ensuite intervenu autour de son dernier livre en cours d’écriture. Réinscrivant l’européanisation dans une histoire longue des intellectuels, il a montré comment, depuis le XIXe siècle, des cycles d’ouverture et de fermeture culturelle, de mobilisation et de repli, ont constamment redéfini les imaginaires européens. Les intellectuels, leurs idées, leurs débats et leurs réseaux, constituent autant de vecteurs, mais aussi de freins, à l’européanisation. Cette conférence, en puisant dans des exemples historiques variés, a offert une profondeur temporelle au questionnement, rappelant l’importance des cultures, des langues et des héritages conflictuels dans la fabrique de l’Europe.

La dernière journée a commencé par un panel axé sur les mobilisations civiles et de groupes d’action (panel 6). Il a été ouvert par LIDIA LESNYKH et TIMOTHY SCHUERMANN (Fribourg). Ensemble, ils ont analysé la coopération étudiante Est-Ouest (1960-1980), marquée par des tensions idéologiques mais visant à dépasser les logiques de blocs. Malgré un contexte marqué par des crises majeures, ces rencontres ont évolué vers une européanisation de l’éducation, influençant des programmes comme ERASMUS et COMETT, avec une forte agentivité étudiante. KOEN VAN ZON (Maastricht) a montré comment des habitants ordinaires, confrontés aux risques industriels (par exemple la catastrophe de Seveso en 1976), ont mobilisé la législation européenne pour défendre leurs droits, illustrant un usage stratégique du niveau européen par la base. NICOLETA SERBAN (Bucarest) a présenté l’« Opération Villages Roumains » (1989), exemple éloquent d’une solidarité transnationale où citoyens et communes d’Europe occidentale ont soutenu des villages menacés par la politique de Ceausescu, manifestant une européanisation de la solidarité.

Le colloque s’est conclu par un ultime panel qui a porté sur les questions de mobilité et les activités de loisirs, envisagées comme des plateformes d’échanges (panel 7). JÉRÉMIE DUBOIS (Reims) a fait revivre les foyers scolaires internationaux de l’entre-deux-guerres, laboratoires éphémères d’un européanisme pacifiste. KATHARINA STORNIG (Gießen) a mis en lumière le placement au pair, devenu un vecteur discret d’européanisation par le voyage, le travail domestique et l’apprentissage linguistique. JACQUELINE NIEßER (Ratisbonne) a analysé le naturisme comme une culture transnationale, née des mouvements germaniques et suisses au XIXe siècle. Devenu un vecteur d’humanisme et d’éducation holistique, il a connu une européanisation contrastée. Enfin, MARCO ABRAM (Koper) a étudié les randonnées alpines transfrontalières dans les Alpes juliennes, révélant que les sommets et les sentiers peuvent devenir autant d’espaces de contact, de dialogue et d’identification européenne. 

Le colloque Europeanisations from the Bottom and from the Margins a mis en évidence une richesse exceptionnelle de cas d’étude et de perspectives. Au terme de ces analyses, il apparaît clairement que l’européanisation n’est pas un simple effet de l’unification politique, mais un phénomène complexe, né de multiples interactions. La démarche adoptée, fondée sur des approches historiquement et géographiquement élargies, illustre la nécessité d’une histoire et d’une sociologie de l’Europe en mouvement, marquées par des expériences vécues, des temporalités hétérogènes, et l’implication d’acteurs souvent méconnus. Des idées aux loisirs, de l’éducation aux pratiques administratives, des initiatives citoyennes aux institutions savantes, les échanges ont dépeint une véritable mosaïque en mouvement, faite d’emprunts mutuels, de résistances, de reconfigurations identitaires. Sans céder à une vision linéaire ni eurocentrée, le colloque a ainsi offert un panorama d’une Europe en constante redéfinition, où chaque acteur, chaque pratique, chaque lieu contribue, à sa manière, à étoffer ou à challenger l’idée même d’européanisation. Par ailleurs, l’atmosphère chaleureuse et enthousiasmante de ce colloque, conjuguée à une organisation particulièrement soignée et saluée par les participantes et participants, fut propice à des échanges riches aussi bien au sein des panels que lors des moments de convivialité. En clair, ce compte rendu, loin d’être exhaustif, reflète au moins en partie la diversité et la complexité des débats, donnant une image vivante d’une européanisation « par le bas » et « depuis les marges », qui continue de façonner le continent et ses représentations.

 

Aperçu de la manifestation

Session I. Education and Transmission of Knowledge

Chair: Damiano Matasci

Christian Ydesen: Crafting the Nordic Welfare State Model: Interwar Exchanges with Switzerland in Special Education. 

Maxime Behar et Pierre-Louis Six: Forger l’Homme Nouveau européen à l’Ouest et à l’Est : une analyse comparée du MGIMO et du Collège d’Europe au début de la Guerre froide. 

Jules Siran: Internationalisme socialiste ou européanisation par le bas et les marges ? Le cas des échanges transnationaux de l’Université technique de Budapest dans la guerre froide globale (année 1960 – années 1990).

Serhiy Blavatskyy: The Ukrainian contribution to the Interwar European Union’s Project. 

Session II. Alternative Forms of Europeanisation

Chair. Franziska Zaugg

Martin Kristoffer Hamre: A Europe of Nationalisms?: Fascist Visions of Europeanization in Switzerland in the Mid-1930s. 

Giulia Chielli: L’Europe des « vaincus ». Le projet européen des « forces nationales » et son rapport à la construction européenne libérale (1950-1953). 

Karlo Ruzicic Kessler: The Alps-Adriatic Region during the Cold War: Imagining a Europe Beyond East-West Divide. 

Opening Conference 

Pr. Kiran Klaus Patel. Europeanisation is dead! Long live Europeanisation!

Session III. Networks and Focus Groups

Chair: Matthieu Gillabert.

Alexandre Bibert: L’ambivalence de la conscience européenne des acteurs syndicaux, de la sortie de la Seconde Guerre mondiale aux années 1990.

Carmen Crozier: Les abonnés des Cahiers rouges : une fenêtre sur les activités proeuropéennes déployées en Suisse romande (1965-1989).

Fabien Dubois: Le processus d’intégration européenne au travers des groupes de travail du DFAE (1988-1992). Le Groupe de réflexion Suisse-Europe (1988) et le Comité interdépartemental pour l’intégration européenne (1989).

Bence Kocsev: Beyond the Block Narrative: Socialist Hungary’s Path to the European Communities, 1979-1989.

Session IV. The Administrative Sphere

Chair: Katja Seidel. 

Yaman Kouli: Administrative Challenges as a Catalyst for Integration? The Case of the Belgian Workers in France before 1914.

Simon Godard: Faire le C.A.F.E : les marges militantes de l’introduction de problématiques de genre dans les Communautés européennes au cours des années 1960.

Marco Ninno: Navigating “Peripheral” Brussels: the Courrier du Personnel as a Guidebook through Europeanization.

Session V. Local Identities, Representations and Results of Europeanisation Processes

Chair: Christian Wenkel

Dominique Floret: Le sentiment d’appartenance européen aux Antilles : entre colonialisme, départementalisation et ultrapériphérie. 

Inoussa Dianda: Les logiques et les enjeux de l’inclusion des acteurs non-étatiques dans la coopération UE-Burkina Faso. 

Amós del Castillo Petidier: Eurosceptics in the City Hall? An Analysis of the Perspective of Local Councils towards Seville’s Expo ’92 and Lisbon’s Expo ’98.

Anna G. Piotrowska: Flirting with European Tradition, Winking at Vernacular Public: Europeanization and Popular Music in Poland and Ukraine.

Public conference. 

Christophe Charle: L’Europe des intellectuels, une histoire cyclique ? XIXe – XXe siècles.

Session VI. The Mobilisation of Civilians and Action Groups

Chair: Simone Paoli.

Lidia Lesnykh et Timothy Schuermann: Engaging for Europe before Erasmus: European Students Meetings in 1970-1980s.

Koen van Zon: Protesting Poison. How Local Protests against Italy’s Chemical Industry Turned European, 1976-1997.

Nicoleta Serban: Un mouvement européen pour le sauvetage des villages roumains (1989 : Opération Villages Roumains).  

Session VII. Experiencing Exchanges through Mobility and Leisure Activities.

Chair: Léonard Laborie. 

Jérémie Dubois: Les foyers de vacances bi-nationaux dans l’entre-deux-guerres : un projet de rapprochement des peuples européens par la jeunesse (1928-1933).

Katharina Stornig: Au Pair Mobility Between Nationalization, Transnationalization and Europeanization: Actors Perspectives and Interpretations (1945-1990).

Jacqueline Nießer: The subculture of naturism as “banal europeanization” between the 1950s and the 1980s. 

Marco Abram: On the East of Europe’s Backbone: Mountaineering and Cross-Border Cooperation in the Julian Alps, 1960s-1980s. 

Manifestazione
Europeanisations from the Bottom and from the Margins Actors, Representations, and Experiences (late 19th-early 21st centuries)
Organizzato da
Raphaëlle Ruppen Coutaz, Carmen Crozier, Philippe Vonnard
Data della manifestazione
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Luogo
Lausanne
Report type
Conference