Le mandat berlinois de Paul Dinichert: Vie et socialbilité d'un diplomate fribourgeois, Ministre de Suisse à Berlin de 1932 à 1938

AutorIn Name
Maximilian
Richon
Art der Arbeit
Masterarbeit
Stand
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Claude
Hauser
Institution
Histoire contemporaine
Ort
Fribourg
Jahr
2022/2023
Abstract

Ce travail s’est construit sur la découverte d’un fonds d’archives, dont le dépouillement a été effectué lors d’un stage au Musée d’Histoire de Morat. L’originalité de ce fonds provient du fait qu’il regorge de documents permettant d’observer la vie personnelle et la sociabilité du diplomate fribourgeois Paul Dinichert. Ambassadeur de la Suisse à Berlin de 1932-1938 et ainsi premier représentant de la Suisse en Allemagne nazi, son mandat est moins connu que celui de son successeur, Hans Fröhlicher. En effet, la littérature secondaire insiste principalement sur la perte d’influence du Ministre de Suisse. Les travaux de Daniel Bourgeois, Marc Perrenoud ou encore Paul Widmer, présentent son implication dans les affaires bilatérales et le décrivent comme un diplomate aux idéaux antinazis, devenu persona non grata à Berlin. Cette dernière idée est le cœur de notre problématique, c’est-à-dire de déterminer dans quelle mesure Paul Dinichert était réellement en disgrâce lors de sa mission berlinoise. Pour y répondre, nous nous sommes penchés sur les différents documents présentant sa sociabilité : cartons d’invitations, plans de tables, échanges épistolaires, que nous avons référencés dans les annexes. Ces différentes traces de contact ont finalement été utilisées afin de mettre en place une étude quantitative décrivant l’évolution de la sociabilité de Paul Dinichert entre 1933-1938.

Outre le fait de déterminer sa position à Berlin, ce travail a également pour but de mettre de la lumière sur le personnage et de différentes composantes de son mandat. Pour y répondre, nous avons construit notre propos en quatre parties. La première, dans une approche biographique, retrace les principaux hauts faits du diplomate fribourgeois et tente de brosser son portrait. Afin de questionner l’origine de son antinazisme, nous nous penchons sur ses valeurs et idéaux, mettant en exergue la Défense Nationale Spirituelle dans sa dimension libérale-radicale (voir les travaux de J.Moser), tout en relevant son rôle controversé vis-à-vis de la «question juive». Par la suite, le travail se concentre sur ses différents réseaux de sociabilité : sa relation avec la Centrale, illustré par ses échanges avec Giuseppe Motta, la difficulté d’accès des cadres du NSDAP qui regardent avec méfiance les diplomates, et ses relations avec le reste du corps diplomatique présent à Berlin. La troisième partie porte sur la diplomatie au quotidien et ses pratiques. L’épouse de Paul Dinichert, Berthe Rivoire, y joue un rôle essentiel, sans pour autant bénéficier d’une quelconque reconnaissance officielle. Elle évolue au côté de son époux, comme un réseau parallèle d’information et de pratiques. L’ultime chapitre aborde l’implication de Dinichert dans les principales affaires des relations bilatérales. On remarque que malgré son investissement dans chacune d’entre elles, elles minent progressivement sa position, cédant finalement sa place à Hans Fröhlicher, une nomination appuyée par les milieux économiques helvétiques.

Maximilian Richon UNIFR Mars 2023

 

Zugang zur Arbeit

Bibliothek

Akademische Arbeiten werden in der Bibliothek der jeweiligen Universität hinterlegt. Suchen Sie die Arbeit im übergreifenden Katalog der Schweizer Bibliotheken