Art der Arbeit
Masterarbeit
Stand
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Anne-Françoise
Praz
Institution
Histoire contemporaine
Ort
Fribourg
Jahr
2021/2022
Abstract
Alors que la virulence de la grippe espagnole est unanimement reconnue dans le monde médical, les historiens ont mis plusieurs décennies à s’y intéresser, trop obnubilés par les conséquences de la Première Guerre mondiale. Et pourtant, l’épidémie de 1918-1919 en fait partie intégrante pour s’être déclarée dans les derniers mois du conflits mondial. Certain·e·s historien·ne·s soutiennent même qu’elle a marqué, voire précipité, la fin de celui-ci.
Ce travail de master tente de placer la plus meurtrière des pandémies du monde contemporain dans un contexte local restreint. Cette micro-histoire d’un district suisse, la Gruyère, a pour but de contextualiser la gestion d’un système de santé pendant une crise sanitaire. Au début du XXème siècle, la Gruyère montre un grand dynamisme économique. Elle détonne des autres régions fribourgeoises, restées majoritairement rurales. Pourtant, les journaux ne cessent de dépeindre la pauvreté et le manque d’hygiène dans lesquels les Gruériens vivent et les tensions politiques qui les tiraillent. La presse est une source importante de cette étude. La recherche a regroupé les plus gros tirages gruériens de l’époque. Ces informations sont ensuite comparées et complétées par les archives publiques communales bulloises, cantonales et fédérales.
La première partie de l’étude décrit la diffusion scientifique et médiatique des informations sanitaires selon des critères quantitatifs et qualitatifs. Les relations entre les acteurs de la santé, soit les médecins et les autorités sanitaires, sont mises en évidence pour comprendre le contexte de diffusion de l’épidémie. Le traitement du sujet par la presse et les différentes explications données renseignent sur les tensions sociales sous-jacentes à la crise sanitaire : du racisme à la Grève générale.
La gestion de la crise épidémique en Suisse se divise en deux problématiques principales, en fonction des acteurs de la gestion sanitaire. La capacité des autorités à obtenir des informations pertinentes sur le nombre de malades et leur emplacement est un premier défi technique. Malgré son manque de précision, la statistique devient un instrument de gouvernance en définissant la gravité de l’épidémie. D’autre part, il faut réussir à concilier les restrictions avec les contraintes économiques de la population. La poursuite de l’économie est valorisée au détriment de la santé publique. Les citoyens sont les derniers acteurs de la lutte sanitaire avec la mise en place de solutions concrètes comme des hôpitaux de campagne. Les engagements sont caractérisés par l’irruption de nouvelles figures populaires, dont des femmes.