Charles Schoppig, figure d'une résistance humanitaire à plusieurs facettes

AutorIn Name
Aurèle
Girardin
Art der Arbeit
Masterarbeit
Stand
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Claude
Hauser
Institution
Histoire contemporaine
Ort
Fribourg
Jahr
2021/2022
Abstract


André Lasserre, dans son article portant sur une « Résistance politique et humanitaire en Suisse» , différencie les actions entreprises par des Suissesses et des Suisses durant la Seconde Guerre
mondiale. Il distingue les actions de « groupes civiques parfois clandestins » de celles mises en place en partenariat avec les autorités politiques. Pourtant, les actions de Charles Schoppig apparaissent au carrefour de ces deux définitions.
En effet, ce juif delémontain apporte son aide, et ce même avant le conflit, aux réfugiés qui souhaitent entrer sur le territoire helvétique. En 1935, il correspond avec Jacques Bareinscheck, un publicitaire berlinois déchu de sa nationalité car juif. Il tente, en mettant à profit les nombreuses relations sociales et professionnelles qu’il entretient, de faire entrer M. Bareinscheck sur le territoire suisse. Il parvient alors à le faire engager dans une entreprise jurassienne de publicité. Il s’engage même financièrement à le soutenir au besoin, tout en se garantissant un bénéfice sur les contrats qu’effectuera Bareinscheck.
Durant le conflit, il apparaît dans un réseau d’aide qui soutient les réfugiées et réfugiés qui ont mis le pied sur le territoire suisse. A nouveau, il met à profit ses nombreuses relations pour venir en aide à ces hommes et ces femmes. Alors sous le régime de rationnement, il peut utiliser une voiture de la police delémontaine pour aller chercher les réfugiés, puis les place dans des hôtels, prisons ou cures catholiques qui sont enclins à les accepter, avant de les envoyer à Bienne reprendre le chemin habituel de l’accueil en Suisse.
Enfin, il est nommé Fürsorger – assistant social – des camps pour internés juifs pratiquants de Bourrignon et du Chaluet. Il est alors responsable de répondre à leurs besoins matériels – habitats, chaussures, congés, visites dentaires, etc. – au moyens de financements proposés par la VSJF, l’Union suisse des comités d’entraide juive. Il devient alors le référent de ces internés auprès des autorités politiques, tout en leur apportant une aide précieuse.

Ce travail se propose donc de comprendre les différents rôles occupés par Charles Schoppig – officiels et officieux – et de montrer les actions entreprises par cet homme pour venir en aide aux réfugiés présents sur le territoire jurassien.

1 LASSERRE André, « Résistance politique et humanitaire en Suisse 1939-1945 », Revue suisse d’histoire, N°4 La Suisse et la Seconde Guerre mondiale, 1997, pp. 662-684.

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