Comment une commune vit-elle l’expérience de la guerre ? A quels problèmes l’autorité communale est-elle confrontée et quelles solutions y apporte-elle ? Car la Première Guerre mondiale, un événement globalisé qui marque durablement les Etats et les sociétés, laisse également des traces à l’échelle locale. Ainsi, cette recherche, menée à partir des archives de la commune de Châtel-St-Denis et de la presse locale, met en lumière l’action des autorités communales durant la Grande Guerre. En prenant le chef-lieu de la Veveyse comme laboratoire, ce mémoire cherche à comprendre l’impact de la guerre sur une localité.
Le Conseil communal de Châtel-St-Denis fait face à des situations nouvelles. Entre 1914 et 1919, les mobilisations (humaines et animales), les pénuries alimentaires, la grippe espagnole et les difficultés financières rencontrées par la population mettent l’exécutif devant de nombreux défis. A la fin du conflit, le traumatisme de la grève générale ainsi qu’une épizootie, la fièvre aphteuse, s’ajoutent encore aux peines endurées. Les actions de l’autorité châteloise peuvent se décliner en trois catégories : défendre, nourrir et soigner. Ces trois verbes forment les trois parties de la recherche. Celle-ci s’achève sur une analyse des bouleversements politiques qui suivent la fin de la guerre et qui transforment la vie publique châteloise pour de nombreuses années.
En plus de cette compréhension du vécu de ces années de guerre, ce mémoire présente une exploration historique de la commune de Châtel-St-Denis, qui, bien que limitée sur une brève période, offre à cette commune fribourgeoise une étude sur son passé. En effet, depuis près d’un siècle, aucune recherche d’une certaine envergure n’a été menée sur le chef-lieu veveysan.