L’avènement de la synchronisation entre demande et production du temps (1850-1910)

Le processus de synchronisation est généralement attribué à la mise en place de réseaux infrastructurels au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Télégraphie et chemins de fer mettent en évidence les particularismes du temps local, qui imposent une uniformisation nationale et internationale. En Suisse, la création de l’Observatoire chronométrique de Neuchâtel en 1858, la communication électrique de l’heure et la multiplication des horloges publiques investissent et transforment le territoire. Pourtant, il y a une autre forme technique qu’il faut interroger pour comprendre le processus de synchronisation : la portabilité des garde-temps. Forme individuelle de la consommation du temps, la montre connaît des changements importants au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. La forte augmentation de la production de pièces à bon marché et la délocalisation de la montre de la poche au poignet entraînent une diffusion sociale des nouveaux gestes du contrôle individuel du temps. La montre devient ainsi le relais d’une synchronisation par laquelle l’individu intériorise les contraintes et les représentations liées à une nouvelle économie du temps.

Manifestazione
infoclio.ch Tagung 2016: Zeitregime und Geschichtswissenschaften
Producer
infoclio.ch
Data
Luogo
Bern
Lingua
Francese
Bernasconi
Gianenrico
Université de Neuchâtel