Tipo di ricerca
Dottorato
Stato
abgeschlossen/terminé
Cognome del docente
Prof.
Alain
Clavien
Istituzione
Histoire contemporaine
Luogo
Fribourg
Anno
2018/2019
Abstract
La thèse se propose d’étudier le devenir social des réfugié-e-s hongrois-e-s de 1956 qui ont eu - durablement ou provisoirement - la Suisse comme espace d’arrivée. L'accueil efficace et enthousiaste de ces personnes en Suisse s'inscrit dans un contexte précis, celui des politiques d'asile relativement libérales envers les réfugié-e-s de la guerre froide, souvent considérées d’emblée par les autorités des pays du « monde libre » comme des victimes du communisme. Dans le cas de la Suisse, cet élan de générosité était notamment motivé par une forme de rattrapage humanitaire après sa politique d'asile extrêmement restrictive pendant la 2ème Guerre mondiale. D’autre part, un faisceau d’éléments favorables – accointances anticommunistes, conjoncture économique favorable et réelle compassion – explique qu’en 1956 l’accueil fut plutôt généreux. Nous souhaitons proposer une étude dépassant le moment 1956 et le simple angle de « l’immigration ». Nous prendrons ainsi en compte aussi bien l’espace d’arrivée, dans notre cas la Suisse, que l’espace quitté, la Hongrie communiste de Kádár qui élaborait alors des stratégies pour faire revenir les dissidents réfugiés en Occident. En plus de considérer ces deux pays, leurs évolutions et l’impact de ces évolutions sur les exilé-e-s, nous souhaitons prendre en compte les trajectoires multiples des réfugié-e-s (poursuite de l’émigration après un passage en Suisse; retours dans le pays d’origine). Dans ce dessein, il s’agit premièrement d’établir un portrait de ce groupe social - plus hétérogène qu’il n’y parait - et de suivre leur parcours de la frontière autrichienne à un possible nouveau foyer en Suisse. A partir de là, nous évoquerons le destin de certain-e-s de ces réfugié-e-s en termes de liens entretenus (ou pas) avec leur pays d’origine. Cette première partie vise également à montrer comment l'image des réfugié-e-s hongrois-e-s - globalement très positive dans la société suisse - s'est constituée. Deuxièmement, la thèse se propose d'éclairer un chapitre méconnu de l'histoire de ces réfugié-e-s: le rapatriement d'une partie d'entre eux vers le pays qu'ils avaient fui quelques mois ou années après leur fuite dans le "monde libre". Minoritaires mais pas anodines, ces migrations de retour se retrouvent au cœur d'enjeux idéologiques. Elles mettent en évidence l’exploitation idéologique des flux migratoires en fonction des intérêts des gouvernements ou d’autres instances. Ainsi, cette recherche vise principalement à comprendre des parcours à priori difficiles à cerner: ceux des réfugié-e-s ayant décidé de rentrer dans la Hongrie communiste après un exil plus ou moins long dans le monde capitaliste. Trois questions principales guident cette thèse: Quelles ont pu être les motivations de ces rapatriements volontaires ? Quelle contraintes et risques comportaient-ils ? Enfin, des deux côtés du rideau de fer, quels discours naissent de ces migrations "à contre sens"?