Academic writing genre
Master thesis
Status
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Jean-François
Fayet
Institution
Histoire contemporaine
Place
Fribourg
Year
2022/2023
Abstract
Lorsqu’il entend parler des employé.e.s du CICR, le grand public tend à penser à ses délégué.e.s, sorte d’aventurier.ière.s humanitaires quelque peu fantasmé.e.s, qui parcourent le monde sous la bannière du Comité international de la Croix-Rouge. C’est que l’histoire a retenu les noms et les actions de ces personnes ayant agi à travers les différents conflits qui ont secoué le dernier siècle, et ce au détriment d’une myriade de professionnel.le.s ayant œuvré au sein de l’institution sans pour autant détenir le titre de « délégué.e ». Parmi la multitude d’employé.e.s, il existe un ensemble de personnes pour lesquelles il est difficile de trouver une définition, voire un nom, dont le rôle est complexe à décrire et dont les sources traitent peu : le personnel « local », « résident », ou « national ». Toutes ces personnes, dont les métiers sont aussi variés que les titres servant à les désigner sont pluriels, forment majeure partie du personnel du CICR. Ce sont des volontaires originaires du pays dans laquelle une mission humanitaire a lieu, recruté.e.s sur place et indispensables à celle-ci, mais dont les sources ne disent que peu de chose et dont le grand public peine à se représenter le rôle.
Ce travail de master s’est donné pour tâche de retrouver la trace d’un personnel quasi invisible. En utilisant des articles de journaux, des productions médiatiques, des témoignages de délégués, des rapports du CICR ou encore des articles de la Revue internationale de la Croix- Rouge et le Bulletin international de la Croix-Rouge, il a cherché à comprendre comment des employé.e.s, nécessaires, mais tenant toujours des postes subalternes, sont demeuré.e.s inconnu.e.s du grand public et ont été mis.es de côté dans les diverses sources au profit de la figure des Occidentaux.ales travaillant dans l’humanitaire. Leur rôle est dissimulé par la présence du personnel expatrié, leur existence tue face à celle de l’organisation elle-même, leur place occultée par l’importance des missions auxquelles ces personnes participent.
La première partie de ce travail, en analysant les écrits du CICR destinés à être lus par le grand public, a cherché à retrouver la présence de personnes agissant dans l’ombre des humanitaires de la fondation du CICR à nos jours. La seconde partie du travail a tenté d’exposer une sorte de cahier des charges des emplois occupés par ces personnes, tout en faisant face à la diversité fulgurante des postes et des profils présentés. Enfin, la dernière partie de cette recherche s’est concentrée sur la manière dont les médias et les publications du CICR ont pu présenter le personnel local en le plaçant dans des rôles subalternes, camouflant ainsi le travail de personnes servant pourtant de ponts entre les cultures locales et celles des expatrié.e.s ou encore de guides.