Si elle n'avait pas été révélée par le quotidien Le Monde, l'affaire serait passée totalement inaperçue. L'université de Genève a restitué cet été - et dans le plus grand secret - un important fond d'archives archéologiques aux autorités libanaises.
Rappel des faits: Maurice Dunand (1898-1987) est un archéologue français, célèbre pour ses fouilles du site de Byblos, l'un des principaux sites archéologiques du Liban. Directeur du site dès 1923 - en pleine période coloniale - il gardera son poste jusqu'à son départ du Liban au milieu des années 1970. L'indépendance du Liban en 1943 n'affecte pas beaucoup ses activités, puisque Dunand entre à la Direction générale des antiquités libanaises - institution crée quelques années plus tôt par l'administration coloniale française - et garde la main-mise sur le site. Il quittera finalement le Liban au début de la guerre civile en 1975, rapatriant ses archives dans sa maison en Haute-Savoie.
Dans les années 1980, fâché avec les autorités françaises, il entre alors en pourparlers avec l'université de Genève, qui accepte de lui acheter ses archives pour la somme rondelette de 50'000 CHF. Sa mort en 1987 sanctionne cet état de fait, et le Département des antiquités de l'université de Genève commence à les exploiter.
Mais en 1992 déjà, le Liban se manifeste pour récupérer les archives Dunand. Après quinze ans de demandes insistantes de la part des autorités libanaises, Genève accepte enfin en 2008 de restituer les archives. Selon le Monde, elle seraient arrivées à Beyrouth en Juillet 2010.
Pourquoi l'université n'a-t-elle pas communiqué sur cette affaire ?