Quand nous parlons de l’Europe, c’est à l’UE que spontanément nous pensons, ce qui est restrictif aussi bien dans le temps que dans l’espace. Mais l’actualité se charge de nous rappeler que l’Europe centrale et orientale, certes moins familière que celle qui nous entoure, ne saurait nous être indifférente. Née de la Première Guerre mondiale, elle a traversé des bouleversements dont les effets sont toujours sensibles: installation de régimes communistes, disparition du bloc soviétique et réunification allemande, flambée de nationalismes, scission de la Tchécoslovaquie, éclatement de la Yougoslavie... Au sortir des conflits mondiaux et de la guerre froide, les services diplomatiques de la Confédération se sont engagés fortement dans les remodelages de cette « autre Europe », sinon pour y tracer des frontières, du moins pour établir des relations avec les nouveaux États et pour chercher les voies multilatérales (SdN, OSCE) d’un équilibre pacifié.
Mais les relations internationales n’engagent pas que les gouvernements, la population en est aussi partie prenante. La société suisse dans ses multiples composantes a nourri, vécu, façonné nos échanges avec les États d’Europe centrale et orientale. Le pays de Fribourg entretient avec celle-ci des liens multiples et longuement tissés. Deux exemples, pour ne remonter qu’à la Belle Époque : Ignacy Moscicky, président de la Pologne entre 1926 et 1939, était sujet du tsar lorsqu’il enseignait la chimie à Fribourg ; et son compatriote Jozef Mehoffer, sujet de François-Joseph lorsqu’il remporta le concours des vitraux pour la cathédrale Saint-Nicolas.
Cette journée d’étude enjambera donc un très large XXe siècle, en alternant vues d’ensemble, analyses régionales et portraits de personnalités. À ces diverses échelles, des chercheurs, des acteurs et des témoins traiteront de l’action diplomatique et des relations culturelles, ainsi que des mouvements migratoires – de refuge ou de travail – avec leurs impacts émotionnels.
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