Art der Arbeit
Masterarbeit
Stand
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Alain
Clavien
Institution
Histoire contemporaine
Ort
Fribourg
Jahr
2021/2022
Abstract
A l’aube des années 80, la culture fribourgeoise, tant au niveau de son offre que de sa politique semble au point mort. Le théâtre du Livio n’existe plus et les autorités ne se soucient que du rattrapage économique du canton. Alors que l’expression “désert culturel” semble édifiée, les explosions de la jeunesse à Zurich et de la mouvance alternative retentissent jusqu’à Fribourg. De nouvelles formes d’expression se développent mais elles restent encore confidentielles pendant quelques années. En 1983, l’écosystème alternatif installé dans la Basse-Ville passe à la vitesse supérieure en organisant le festival Belluard Bollwerk dans la forteresse éponyme du quartier d’Alt. La programmation est multidisciplinaire, innovante, expérimentale, avant- gardiste, parfois scandaleuse mais le succès est rapide. Le premier axe de recherche se concentre sur cette période-là.
Le deuxième axe concerne les premières difficultés du festival qui ne tardent pas non plus. Désaccords au sein du comité, manque de reconnaissance, subventions insuffisantes, absences de structures de soutien, problème de financement... Les années se suivent et se ressemblent tandis que l’énergie bénévole s’épuise. En 1989, le comité décide d’annuler l’édition du festival. Ce qui ne devait être qu’une année de pause se transforme en crise puisqu’un malentendu avec les autorités crée une polémique qui sera médiatisée dans la presse fribourgeoise. Les mécontentements et les revendications se font de plus en plus bruyants et la parole se libère. Le BBI n’est finalement pas le seul à souffrir des dysfonctionnements sinon de l’absence de politique culturelle à Fribourg. Tout le milieu culturel fribourgeois, au-delà des affinités culturelles et des disciplines artistiques manifeste sa colère et sa lassitude liées à la précarité, au bénévolat forcé et à la mendicité culturelle dans laquelle il se trouve. Le passage de l’année 1989 à 1990 est donc celui d’une crise de la culture qui s’est généralisée à Fribourg. Le quotidien La Liberté offre une tribune hebdomadaire dans laquelle les représentants de la communauté culturelle s’expriment librement pendant une année. Au fil des parutions, le dialogue semble s’apaiser. Le troisième axe d’analyse se concentre sur cette phase de réconciliation progressive, entre le BBI et ses adversaires. De part et d’autre, le constat est unanime : la culture est une affaire collective et la responsabilité doit être partagée. Peu à peu, les créateurs deviennent des partenaires et les édiles admettent la nécessité d’établir une politique culturelle adéquate. Des procédures peuvent désormais être engagées. Ainsi, à partir de l’année 1991, des changements institutionnels seront notables, notamment au niveau législatif. Au même moment, le BBI effectue son grand retour, non sans revoir une partie de son fonctionnement, et continue sur la voie du succès. Certains membres de son comité tel que Klaus Hersche s’impliqueront plus intensément dans les démarches d’établissement de la politique culturelle, ce qui suggère une phase d’institutionnalisation de la culture alternative à Fribourg. Celle-ci durera encore jusqu’aux années 2000 et au-delà.