Art der Arbeit
Masterarbeit
Stand
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Claude
Hauser
Institution
Histoire contemporaine
Ort
Fribourg
Jahr
2021/2022
Abstract
Ce travail de mémoire s’intéresse aux expéditions suisses menées en Himalaya entre 1939 et 1956 par la Schweizerische Stiftung für alpine Forschung (SSAF). L’objectif des expéditions est d’abord modeste : gagner en expérience dans ce milieu quasi inconnu des alpinistes helvétiques. Ce n’est qu’au début des années 1950 que la SSAF dévoile sa réelle intention : être la première au sommet de l’Everest. Bien que les deux expéditions de 1952 aient de bonnes chances de réussite, il faut attendre 1956 pour que des Suisses parviennent au sommet du toit du monde. Ils font néanmoins la première ascension du Lhotse, sommet voisin, haut de 8503m. Plus qu’aux expéditions elles-mêmes et à leur déroulement, ce travail s’intéresse à la manière dont la SSAF, les organisations qui la soutiennent et les alpinistes qu’elle envoie vers les cimes himalayennes conçoivent les expéditions, perçoivent les habitant·e·s des régions traversées au cours de celles-ci et se voient eux·elles-mêmes face aux ceux·celles-ci.
L’analyse est structurée en trois axes, articulés autour de la présence ou non de schémas de pensée « coloniaux » au sein de la SSAF, des alpinistes qui se rendent en Himalaya et des instances soutenant les expéditions. Un premier axe s’intéresse à la SSAF, sa création, les personnes qui la compose et le soutien qu’elle reçoit. Cet axe se base sur des documents officiels de la SSAF et des échanges entre cette-dernière, des instances officielles et de la correspondance de ses membres. Les deuxièmes et troisièmes axes se basent sur les carnets de notes, journaux de voyage et rapports d’expéditions des membres de ces-dernières. Le deuxième axe met l’accent sur le comportement dont les Suisses font état lors de leurs expéditions en Himalaya. Le rapport entre les Suisses et les Sherpas, les coolies et les indigènes est examiné, ainsi que l’attitude avec laquelle les Suisses appréhendent ce nouvel environnement. Le troisième axe approfondit la manière de parler de l’autre à l’aide des mêmes sources. Ce n’est plus le comportement mais bien la langue qui est analysée.
En guise de conclusion, on peut dire que les schémas de pensée et les manières de se comporter d’ordre « colonial » sont présents au sein de la SSAF et dans les récits des alpinistes suisses. En revanche, certains comportements présumés sont absents. Il n’y a de la part des alpinistes quasiment aucune récupération des réussites alpinistiques pour l’honneur national, seul la SSAF le fait occasionnellement et les Suisses ne mettent que rarement leurs savoir-faire et leur technologie en avant p.ex. face aux Sherpas.
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