Christophe Vuilleumier: Ombres et lumières du Bois-Mermet Histoire d'une prison lausannoise (1905-2015), 2014. Publiée aux éditions Infolio.
À l’heure où le développement urbain rattrape des lieux emblématiques et où les préoccupations sécuritaires voilent les esprits, il semble judicieux de mettre en valeur et peut-être de corriger une part de la mémoire collective dont chacun saisit l’importance lorsqu’il est confronté à la justice ou à la criminalité.
La prison du Bois-Mermet, créée en 1905, a un peu plus d’un siècle. Rares sont les établissements pénitentiaires possédant une histoire aussi longue et aussi riche. Elle aura traversé deux conflits mondiaux, connu la guerre froide, abrité un nombre particulièrement important de petits et grands criminels. Et toujours, avec ses murs si caractéristiques, elle aura impressionné le passant et laissé dans la mémoire collective lausannoise une trace indélébile. Fait marquant, son rôle particulier lors de la Deuxième Guerre mondiale puisqu’elle allait servir de « centre de triage » pour les réfugiés juifs passés clandestinement sur le territoire vaudois.
La prison est le reflet de la société dit-on ! Le Bois-Mermet représente en l’occurrence une occasion unique de jeter un regard neutre sur celle-ci, sur les gardiens qui se sont succédé entre ses murs et sur les détenus qui ont peuplé ses cellules. Car outre être un lieu de détention, la prison est un lieu de vie, d’expériences bonnes ou mauvaises, ressenties génération après génération avec violence.
Cette prison est ainsi le témoignage d’une époque et des évolutions qui se sont déroulées tant au niveau institutionnel que social. La masse importante de documents d’archives la concernant permet non seulement d’extraire du passé des événements ayant défrayés la chronique mais surtout de mettre en évidence tout un pan patrimonial inhérent à Lausanne et plus généralement à la société vaudoise.
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