Lorsqu'on réfléchit aujourd'hui aux "pratiques culturelles" - lecture, musique, cinéma - certaines questions liées aux nouvelles technologies de l'information et de la communication devraient venir à l'esprit.
Quelle différence y a-t-il entre lire le journal assis au café ou sur l'écran de son téléphone portable ? Entre télécharger un livre et aller en bibliothèque ? Entre écouter de la musique sur internet et voir un concert ?
Tout le monde s'accorde à dire que les nouvelles technologies ont radicalement transformé les façons de produire, de diffuser et de consommer les biens culturels, mais la nature de ces changements reste difficile à cerner.
L'Office fédéral de la statistique (OFS), avec le soutien de l'Office fédéral de la culture (OFC), vient de publier les résultats d'une enquête sur les pratiques culturelles de la population en Suisse.
Quatre brochures à télécharger résument ces résultats: Lecture; Film et Cinéma; Musique; Premiers résultats. On y chercherait en vain une analyse approfondie de l'impact des nouvelles technologies sur les pratiques culturelles suisses.
La brochure sur la lecture n'établit pas de différence entre les supports de lecture (papier ou écran). La brochure musique enseigne que 35% de la population utilise internet comme support d'écoute musical, mais échoue à quantifier son rôle dans la production et l'échange de musique. Le brochure cinéma concède que les Suisses regardent trois fois plus de films à la maison qu'au cinéma, sans discuter la question des supports. On notera aussi l'abscence des jeux parmi les pratiques culturelles recensées, et donc la non-prise en considération de ce nouveau phénomène culturel de masse que sont les jeux vidéos.
Pour trouver une statistique sur le rôle d'internet dans les pratiques culturelles, il faut se tourner vers le portail européen Eurostat, qui propose un "Use of internet for cultural purpose".
Si l'on pense - avec Claude Ritschard - que la culture fait partie du système de la communication, il devient dès lors impossible de penser la culture d'aujourd'hui sans suivre l'évolution des méthodes de communication.