Championne de l’exportation, pôle scientifique de pointe, plaque tournante du négoce des matières premières, et presque un habitant sur deux présentant un “atout migratoire” – la Suisse est l’un des pays les plus globalisés de la planète. Comment en est-on arrivé là?
Cette manifestation réunit des historiens et des historiennes, des anthropologues culturels, des politiciens et des politiciennes, ainsi que des représentants d’associations et d’ONG pour tenter de jeter un regard neuf sur le passé et le présent d’un pays qui, au-delà du principe de neutralité, entretient des liens étroits avec des pays du monde entier depuis des siècles. La question centrale est de savoir comment appréhender le présent et le futur de la Suisse si nous ne considérons pas cette situation de globalisation comme un phénomène nouveau, mais historique. Quel éclairage ses implications dans le commerce transatlantique des esclaves, l’économie des plantations coloniales, la «raciologie» et l’évangélisation des «païens» outre-mer jettent-elles sur la politique financière et économique actuelle, la politique migratoire, la politique d’égalité et la politique du marché de l’emploi, ou la coopération au développement et la politique sociale?
L’anthropologue et historienne américaine Ann Laura Stoler ouvrira le colloque par une conférence sur l’héritage persistant de l’impérialisme européen dans le monde globalisé actuel. Le vendredi suivront des panels, des tables rondes et de nombreux débats.