Academic writing genre
Master thesis
Status
abgeschlossen/terminé
DozentIn Name
Prof.
Claude
Hauser
Institution
Histoire contemporaine
Place
Fribourg
Year
2017/2018
Abstract
Cette recherche porte sur une partie des mouvements anarchistes de l’Europe dans la période de l’entre-deux-guerres. En partant de l’étude de deux revues imprimées en Suisse à partir de 1929 (Almanacco libertario pro vittime politiche et Vogliamo !), on essaye de reconstruire les luttes et l’imaginaire symbolique de cette particule de l’univers libertaire qui comprenne des militants issus d’Italie, de Suisse et de France.
La première partie de la recherche s’attache à la reconstruction du mouvement anarchiste européen dans le premier après-guerre. Après une analyse des particularités nationales des divers mouvements, on se concentre sur la réalité parisienne, carrefour de l’antifascisme et de l’anarchisme européens. Si c’est à Paris que le mouvement italien en exile essaye de se reconstituer, la Suisse fournie un lieu sûr pour la presse. Ainsi, en s’appuyant sur un réseau de militants libertaires opérant sur le territoire helvétique, la diaspora de l’anarchisme italien trouve un important lieu d’aide et d’appui. L’analyse de la naissance et de l’organisation de ces deux feuilles de propagande permet d’aborder la nature des relations entre les expatriés italiens en France et le groupe anarchiste actif en Suisse. On découvre ainsi que les deux revues n’ont pas vu le jour uniquement à des fins propagandistes, mais aussi pour structurer un réseau ouvrant pour la solidarité entre les différents militants du mouvement éparpillés dans différents pays. La deuxième partie de la recherche s’attache directement à l’analyse systématique de ces deux périodiques et essaye d’en reconstituer le discours émergent. À travers trois catégorisations, on propose une relecture des discussions, des débats, des stratégies et des symboles du mouvement anarchiste italo-suisse élaborés dans les articles et les écrits parus dans ces deux revues. Il émerge un portrait dans lequel la question organisationnelle demeure le principal souci du mouvement. D’une coté les écrits touchant à la question de l’antifascisme nous montrent comme la posture libertaire se caractérise par une certaine originalité par rapport aux autres forces de l’antifascisme italien et européen. Deuxièmement, le chapitre consacré à l’organisation et à la propagande essaye de reconstruire l’intense débat interne au mouvement autour de la question organisationnelle. Ces mêmes pages touchent aussi à la posture libertaire dans le domaine de l’art. Le dernier chapitre se penche sur l’analyse des narrations symboliques du monde anarchiste. Ces narrations semblent répondre, encore une fois, à un besoin d’organisation et à la construction d’un collant symbolique afin d’unifier les différentes instances de l’anarchisme italien et européen.