Qui connaît Célestine Ouezzin-Coulibaly, Jacqueline Chonavel, Loffo Camara, Marie-Hélène Lefaucheux, Germaine Guillé, Soeur Marie-André du Sacré-Coeur, Jane Vialle, Vicky Cauche, Aoua Keita, Renée Stibbe, Andrée Dore-Audibert, Jeanne Martin Cissé, Gisèle Rabesahala et tant d’autres ? D’Afrique et de France, engagées dans des associations, des syndicats et des partis politiques, elles participèrent au grand mouvement des décolonisations. Ce livre raconte leurs combats pour les droits des femmes et pour l’égalité, interroge la possibilité d’un « Nous, les femmes » malgré les différences de couleur de peau et de culture, les inégalités de statuts et de droits, le racisme et la violence.
Familier du monde anglophone, le terme de sororité est récemment revenu sur le devant de la scène politique et médiatique en France. Célébrée par les féministes, « soeurs politiques » en lutte, la sororité est aussi souvent considérée comme illusoire. À l’heure du féminisme postcolonial et de l’afroféminisme, le livre de Pascale Barthélémy revient en arrière pour décrire les luttes communes mais aussi les rapports de domination entre des femmes blanches, noires et métisses, de la Seconde Guerre mondiale aux premières années des indépendances africaines. Il mêle histoire coloniale de la France et histoire de l’Afrique. Il interroge l’histoire des féminismes et de ses liens avec le communisme et l’impérialisme. Il inscrit l’histoire des mobilisations politiques des femmes d’Afrique dans une dimension transnationale. Au fil des pages, en dessinant les contours d’une improbable sororité au temps du colonialisme et de la guerre froide, il propose une autre histoire des décolonisations.
Directrice d’études à l’EHESS, Pascale Barthélémy est historienne et titulaire de la chaire «Genre et politique dans les mondes africains au XXe siècle. Une histoire sociale transnationale». Elle a d’abord travaillé sur la scolarisation des filles en Afrique occidentale française dans le premier XXe siècle. Elle s’intéresse aujourd’hui à l’articulation entre féminisme et colonialisme au temps des décolonisations et de la guerre froide, aux luttes des femmes d’Afrique pour leurs droits, en lien, tension ou conflit avec celles des femmes du reste du monde. Ses recherches relèvent à la fois de l’histoire des sociétés africaines, des études de genre et de l’histoire impériale de la France au XXe siècle. Elle est l’auteure de Africaines et diplômées à l’époque coloniale (1918-1957), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010 et Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide, Editions de la Sorbonne, 2022.
Sororité et colonialisme
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