Servir entre les murs. Une histoire des gardiens et des gardiennes des Établissements de Bellechasse entre 1918 et 1951

Nom de l'auteur
Julie
de Huu
Type de travail
Mémoire de master
Statut
abgeschlossen/terminé
Nom du professeur
Prof.
Alix
Heiniger
Institution
Histoire contemporaine
Lieu
Fribourg
Année
2024/2025
Abstract

L’histoire des prisons suisses demeure peu explorée par l’historiographie. Bien qu’un développement de la science pénitentiaire helvétique soit à relever ces dernières années, les chercheurs appréhendent généralement les pénitenciers suisses au prisme des détenu·es qui les peuplent. Pourtant, il existe un groupe d’acteurs·ices sans lequel une prison ne fonctionnerait pas : les gardiens et les gardiennes.

 

Ce mémoire s’intéresse à l’histoire du personnel pénitentiaire des Établissements de Bellechasse entre 1918 et 1951, dates correspondant au mandat de direction de Camille Grêt. Le cadre chronologique s’appuie sur le fait que le directeur Grêt prend la tête de l’établissement multifonctionnel à la suite de la réforme de 1915 visant à la centralisation des prisons fribourgeoises sur le domaine de Bellechasse. Dès lors, en plus des détenu·es et des interné·es administratif·ves, ce sont également des employé·es qui s’établissent durablement au sein des Établissements. L’étude de 68 dossiers personnels de surveillant·es, conservés aux Archives de l’État de Fribourg, permet de constituer une prosopographie du groupe social qui englobe les personnes travaillant au sein d’un établissement carcéral fribourgeois durant la première moitié du XXe siècle. Ainsi, grâce aux données biographiques conservées dans les dossiers personnels, plusieurs constantes ont pu être dégagées.

 

Une approche thématique du sujet offre une vision d’ensemble de la vie et l’origine sociale des surveillant·es de Bellechasse. Dans un premier temps, l’étude porte sur le recrutement et sur les profils des différent·es candidat·es au poste de surveillance, qui sont pour la plupart extrêmement similaires. Dans un deuxième temps, la recherche est centrée sur l’organisation et la hiérarchie dans le système carcéral, interrogeant ainsi la place des gardien·nes au sein de cette dernière. Ensuite, un chapitre consacré aux conditions de vie et de travail des surveillant·es met en lumière la frontière fragile entre vie familiale et professionnelle. Ce faisant, la question du manque de formation et de ses répercussions sur la violence institutionnelle est également mise en avant. Enfin, la dernière partie questionne les trajectoires de sortie de l’institution et les éventuelles restrictions qu’implique l’exercice de ce métier.

 

Finalement, ce mémoire entend rendre visibles des figures oubliées et invisibilisées, pourtant essentielles au bon fonctionnement d’un établissement carcéral. Ainsi, l’étude de leurs parcours permet d’appréhender les dynamiques sociales, genrées et institutionnelles à l’œuvre dans une prison fribourgeoise au début du XXe siècle.

Accès au document

Bibliothèque

Les travaux académiques sont déposés à la bibliothèque de l'université concernée. Cherchez le travail dans le catalogue collectif des bibliothèques suisses