Renaissance de la société civile soviétique sous Gorbatchev : entre la méfiance de la Suisse et l'enthousiasme de son ambassadeur

Nom de l'auteur
Laurent
Mauron
Type de travail
Mémoire de master
Statut
abgeschlossen/terminé
Nom du professeur
Prof.
Jean-François
Fayet
Institution
Histoire contemporaine
Lieu
Fribourg
Année
2022/2023
Abstract

Le 11 mars 1985, Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev devient le 7ème Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). Il élabore la perestroïka et la glasnost afin de réformer l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). La révision du système politique, économique et sociale libéralise progressivement la vie publique de l’emprise de l’État-parti. En effet, Gorby la renaissance de la société civile soviétique. À travers son projet de réformes, il réveille la conscience sociale soviétique et brise les chaines de l’idéologie communiste. Son objectif est un retour aux fondements du léninisme. Il prône l’alliance de l’idéal socialiste et de la démocratie et souhaite construire un socialisme à visage humain, un nouvel idéal de vie. Pour se faire, il instaure un État de droit socialiste et remet en question l’ensemble du système soviétique.
À Moscou, l’ambassadeur de Suisse Francis Pianca, assiste à ce fait historique et se montre enthousiaste à la régénérescence sociale de son pays de résidence. Il transmet ce fait historique à la centrale à Berne : un dirigeant communiste autorise des luttes d’intérêts et d’idées en Union soviétique. En Suisse, l’appareil de politique étrangère remarque le mouvement de la société soviétique. Cependant, le Conseil fédéral se tient sur ses gardes. Il s’agit peut-être d’une ruse communiste. La Suisse officielle ainsi que l’opinion publique suisse sont empreints de l’idéologie du Sonderfall. En effet, la Confédération helvétique adopte une attitude prudente, basée sur son statut de neutralité. De plus, l’anticommunisme, une religion d’État, pousse à croire que l’URSS est soumise à un régime totalitaire et irréformable. Le cadre institutionnel rigide de la politique étrangère de la Suisse ainsi que le cadre géopolitique de la Seconde Guerre froide renforce la méfiance de la Suisse à l’encontre de Gorbatchev, le successeur de Staline.
Francis Pianca connait le monde russe. En effet, il réside à Moscou, crée un réseau de contacts et assiste aux Conférences du PCUS. Il organise des voyages en URSS et lit la Pravda. Pianca tire profit de son statut et de ses privilèges pour interpréter la perestroïka. Il comprend que les réformes de Gorbatchev débouchent sur la renaissance de la société civile soviétique. Il incite la Confédération à se montrer plus active et à soutenir Gorbatchev, mais son enthousiasme ne suffit pas à dissiper les soupçons. La Suisse se méfie des produits de la propagande soviétique. La problématique de ce mémoire de master se concentre sur les éléments qui encouragent l’ambassadeur helvétique à signaler la mutation de la société soviétique à Berne et les facteurs qui dissuadent la Suisse d’accepter cette réalité.

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