Les enjeux de la diffusion de la vaccination contre la variole à Genève, 1798-1830

Nom de l'auteur
Orianne
Pythoud
Type de travail
Mémoire de master
Statut
abgeschlossen/terminé
Nom du professeur
Prof.
Anne-Françoise
Praz
Institution
Histoire contemporaine
Lieu
Fribourg
Année
2022/2023
Abstract

En 1980, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclare officiellement l’éradication de la variole. Cette annonce est le résultat d’une longue lutte contre la maladie, grâce à la méthode de la vaccination, développée en 1798 par un médecin anglais, Edward Jenner. Ce travail s’intéresse aux modalités de diffusion du procédé jennérien à Genève, entre 1798 et 1830, en analysant ses succès, ainsi que les résistances. Dès son arrivée dans la région genevoise, le nombre de vaccinations augmente. Cependant, assez rapidement, un essoufflement se fait ressentir. Ce travail cherche donc à comprendre les raisons de ce recul.
À travers l’analyse des discours politiques, médicaux, mais aussi personnels, ce mémoire souhaite révéler les liens et les intérêts des différents acteurs et actrices, afin de comprendre quels éléments ont pu favoriser la propagation de la méthode, mais également lesquels ont pu conduire à un essoufflement. De plus, les enfants étant principalement au centre des opérations, la question des enjeux liés à l’enfance dans les discours des promoteurs de la méthode guide également cette analyse.
Deux sphères principales interviennent dans la diffusion du procédé de Jenner. Il y a, tout d’abord, les autorités politiques et les médecins, qui prennent en charge l’organisation des campagnes de vaccination, mais également la propagation du savoir sur la méthode. Dans l’autre groupe se retrouvent les vaccinateurs, les maires et les parents, qui eux, participent sur le terrain à la mise en place des opérations. Ces deux sphères entretiennent des liens grâce à une correspondance abondante. Dans un premier temps, le système pensé fonctionne bien et le nombre de vaccinés et de vaccinées augmente. Dès les premiers signes d’essoufflement, des désaccords entre ces deux sphères apparaissent. Chaque groupe d’acteurs et d’actrices a ses propres intérêts, qu’ils soient financiers, politiques ou personnels. Les autorités politiques ne tardent pas à adresser de nombreux reproches aux autres acteurs et actrices, et en particulier aux parents. Ces critiques sont souvent le signe d’incompréhensions. Les autorités politiques et médicales sont empreintes des idées des Lumières et s’appuient sur elles afin de convaincre la population, mais celle-ci n’est souvent pas politisée. Leur argumentation ne trouve donc pas d’écho.
Cependant, la vision des sphères organisatrices n’est pas forcément toujours véridique. L’utilisation de sources produites par des voix alternatives, dont celle d’opposants à la méthode, nous permet de prendre en compte une autre réalité et de soulever les erreurs faites par les autorités politiques et les médecins. En effet, une partie des raisons pouvant expliquer la baisse du nombre d’opérations peut être imputée à la sphère organisatrice. Certains enjeux, comme la différence de contexte entre les villes et les campagnes, sont en effet absents de leurs discours.

 

Accès au document

Bibliothèque

Les travaux académiques sont déposés à la bibliothèque de l'université concernée. Cherchez le travail dans le catalogue collectif des bibliothèques suisses