Formation professionnelle au féminin : Étude sur les premières apprenties fribourgeoises

Nom de l'auteur
Lisa
Roulin
Type de travail
Mémoire de master
Statut
abgeschlossen/terminé
Nom du professeur
Prof.
Anne-Françoise
Praz
Institution
Histoire contemporaine
Lieu
Fribourg
Année
2022/2023
Abstract


L’apprentissage féminin est le parent pauvre de l’historiographie de la formation en Suisse. Cette affirmation s’applique également au canton de Fribourg, où la question n’a été que partiellement étudiée, au sein de travaux plus généraux. Dans ce contexte, notre travail de Master a proposé un éclairage sur la question des premières apprenties fribourgeoises (1897- 1925).

En se basant sur une centaine de dossiers d’apprenties, précieusement conservés aux Archives de l’État de Fribourg et choisis aléatoirement, ce travail a mis en lumière les conditions rencontrées par les premières apprenties. Plus précisément, il s’est concentré sur quatre aspects : les types de métiers appris, le niveau de formation, les conditions financières de l’apprentissage ainsi que la protection de l’apprentie. Aussi, nous avons montré que contrairement aux garçons, les jeunes filles ne disposaient que de peu de liberté dans le choix de leur apprentissage, ceux- ci étant peu nombreux et, pour la plupart, liés aux rôles de genre (couturières, blanchisseuses, lingères, etc.). Dans un second temps, notre travail a montré que les jeunes filles étaient moins bien formées que leurs homologues masculins (apprentissages plus courts, manque de cours professionnels). Concernant les aspects financiers, il est ressorti de nos recherches que la moitié des apprenties devaient payer leur apprentissage et ne recevaient qu’une maigre rémunération. Enfin, nous avons encore découvert que contrairement aux garçons, les apprenties sont mal protégées : les journées de travail sont longues (entre 10 et 15 heures) et elles ne bénéficient que rarement d’une assurance contre les accidents.

En somme, nous avons relevé qu’en dépit de la Loi sur la protection des apprentis et des ouvriers de 1895, qui ne prévoit aucune différence entre les apprentis et les apprenties, les jeunes filles subissent de nombreuses discriminations en raison de leur genre. Un constat peu surprenant en ce début du XXe siècle, où la question de la formation professionnelle des femmes n’est pas prioritaire. Il faudra d’ailleurs attendre la Première Guerre mondiale pour que les lacunes de cette dernière soient mises en lumière et que davantage de réflexions soient initiées.
Nous espérons que ce travail de Master servira de base à de nouvelles études sur la question des apprenties fribourgeoises, qui mérite d’être encore explorée.

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