L’observatoire cantonal de Neuchâtel est fondé en 1858 dans le but de déterminer et conserver l’heure exacte et de la distribuer à l’industrie puis aux villes du Canton et de Suisse romande. Le projet a pour but d’analyser l’histoire de cette institution publique en tenant compte du contexte et de la transformation des cultures du temps à travers le processus de synchronisation et l’émergence d’une politique publique en faveur du secteur horloger. Ce projet se propose de croiser l’étude de la mise en place d’une culture de la précision avec un aspect encore inédit de l’histoire de l’horlogerie suisse : l’impact d’une institution scientifique et bureaucratique à travers laquelle l’État met en place une économie de la qualité.
L’observatoire est un lieu de rencontre entre différents régimes du temps : si d’une part il joue le rôle d’expert scientifique dans la certification de la qualité de la mesure mécanique du temps, il est, d’autre part, au centre d’un réseau télégraphique par lequel le temps se transforme en signal grâce aux progrès de la chronométrie électrique.
Le projet s’articule autour de trois axes.
Le premier concerne l’étude de la mise en place d’une culture de la précision chronométrique dans cette institution scientifique et de son évolution vers un modèle scientifico-bureaucratique typique du processus de rationalisation et de standardisation des procédés d’observation d’une astronomie pratique au service de l’État. Cet axe s’intitule Cultures de la précision : acteurs, chaîne fonctionnelle et lieux et fait l’objet de la thèse de doctorat de Julien Gressot.
Le deuxième axe examine la fonction de l’observatoire dans le cadre d’un processus de régulation du marché horloger. La mise en place des concours de chronométrie dès 1860, ainsi que l’examen des montres, chronomètres et pendules, ont participé à la mise en place d’une économie de la qualité au sein de l’industrie horlogère. Il s’intitule Certifier la qualité, réglementer le marché, diffuser les techniques et fait l’objet de la thèse de doctorat d’Amandine Cabrio.
Le troisième axe porte sur la relation entre temps et électricité dans le contexte d’un processus de synchronisation dans lequel l’observatoire devient un centre de diffusion de l’heure et l’un des acteurs de sa « marchandisation ». Il s’intitule Distribuer l’heure : électricité, télécommunication et « marchandisation » de l’heure et sera mené par Gianenrico Bernasconi, directeur du projet.
Construire une économie de la qualité. La certification des chronomètres à l’Observatoire cantonal de Neuchâtel (1855-1950)
Type de travail
Thèse
Statut
laufend/en cours
Nom du professeur
Prof.
Gianenrico
Bernasconi
Institution
Institut d'histoire
Lieu
Neuchâtel
Année
2024/2025
Abstract