APPEL À COMMUNICATION – JOURNÉE D’ÉTUDE
Après une première édition tenue à Genève en mai 2023, les Rencontres Critiques de l’Enfermement (RCE) reviennent pour une seconde édition accueillie par l’Université de Lausanne. Elle aura lieu le vendredi 3 mai 2024. Les modalités de participation en tant qu’intervenant·es sont détaillées ci-dessous.
DESCRIPTIF
Cette deuxième édition a pour objectif de poursuivre les discussions et l’état des lieux de la recherche romande sur les diverses formes de privation de liberté en Suisse (à des fins punitives, sécuritaires, administratives, thérapeutiques, éducatives, de protection etc.) et de saisir la question de l’enfermement sous des angles d’observation et d’analyse critiques issus de plusieurs disciplines. Ces rencontres assument une posture critique des enfermements, en ayant pour objectif d’alimenter les réflexions sur la privation de liberté comme un modèle à questionner et dépasser. D’inspiration abolitionniste, les RCE sont donc pensées tant comme un espace d’analyse que de délégitimation de l’enfermement, ouvert aux pratiques et modèles alternatifs au système et institutions de contrôle social dominants.
Nous souhaitons prolonger cette discussion et intégrer également les institutions de répression et les agent·es de l’État qui interviennent en amont, pendant en et/ou aval de l’enfermement (police, justice, garde-frontière, service de la protection de l’enfance, secrétariat d’État aux migrations, sociétés de probation, offices de curatelles, aide sociale, ...). Les institutions de privations de liberté sont en effet profondément insérées dans le monde social et doivent être analysées à ce titre.
L’appel de cette deuxième édition est volontairement vaste, tant dans la perspective de recherche que dans les thématiques abordées. Celles-ci pourraient concerner par exemple la manière dont ces institutions de répression et d’enfermement contribuent à reproduire un ordre social inégalitaire composé de différents rapports sociaux (de sexe, de race, etc.). Elles pourraient également aborder les dimensions économiques de l’enfermement, tant pour les personnes qui le subissent (précarité induite par l’expérience carcérale par exemple) qu’à l’échelle de la société. La dimension autoproclamée de soin ou d’assistance de certaines mesures pourrait également faire l’objet d’un panel. Enfin, les communications portant sur les luttes et les résistances contre ces institutions seront évidemment très bien reçues. Il ne s’agit là que de quelques pistes de réflexion qui ne visent aucunement à l’exhaustivité des thèmes pouvant être abordés.
PARTICIPATION
Les chercheur·euses francophones issu·es de différentes institutions d’enseignement supérieur en Suisse (Universités & Hautes Écoles), de différentes disciplines (criminologie, sciences juridiques, sciences sociales, histoire, géographie, études genre, anthropologie, médecine, architecture etc.) et à tout stade d’avancement dans leurs recherches sont invité·es à y participer en partageant une partie de leurs recherches actuelles ou passées. Notre appel s’adresse ainsi également aux étudiant·es en master et ne vise pas uniquement des chercheurs·euses à un stade avancé. La dimension critique de l’institution doit faire partie intégrante de la communication.
Les communications orales (15-20 minutes & participation à la discussion publique) seront réparties en plusieurs panels thématiques sur la journée. Celle-ci sera suivie d’une table-ronde à laquelle tout·es les intervenant·es sont également bienvenu·es.
Pour transmettre une proposition de contribution, veuillez nous envoyer par mail avant le 25 janvier 2024 les informations suivantes :
- Bref résumé de la communication (une demi-page maximum) ;
- Titre de la communication ;
- Courte biographie de quelques lignes.
Nous reviendrons vers vous avant la fin du mois de février 2024 afin de vous informer de l’issue de votre proposition de communication.
Contact: justine.chatellard@unil.ch
ÉQUIPE ORGANISATRICE
Issue de la première édition des RCE, l’équipe organisatrice est composée de plusieurs chercheurs·euses de plusieurs disciplines (criminologie, histoire, sociologie) travaillant chacun·e sur les institutions de privation de liberté.
Cézane Beretta est doctorante FNS en histoire contemporaine à l’Université de Fribourg. Inscrite dans le cadre du projet "Espace carcéral et circulations : une histoire transnationale et régionale des prisons suisses (1820-1980)" dirigé par Alix Heiniger, sa thèse s’intéresse à l’histoire sociale des prisonniers et des prisonnières en Suisse (1930 - 1970).
Justine Chatellard est doctorante à l’Ecole des sciences criminelles de l’Université de Lausanne. Sa thèse, financée par le Fonds national de recherche, porte sur la justice transformative, soit une justice visant à répondre aux préjudices sans recourir aux institutions pénales, à travers un processus de transformation des conditions permettant leur émergence.
Anouk Essyad est doctorante en histoire contemporaine à l'Université de Fribourg dans le cadre du projet "Espace carcéral et circulations : une histoire transnationale et régionale des prisons suisses (1820-1980)" dirigé par Alix Heiniger. Ses recherches portent sur la participation des acteurs suisses aux congrès pénitentiaires internationaux dans une double perspective de socio- histoire de l'État et de sociologie des élites.
Luca Gnaedinger est assistant-doctorant à l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel et affilié au National Center of Competence in Research for migration and mobility studies depuis 2020. Sa thèse de doctorat porte sur le système carcéral suisse et sur son rapport au contrôle de l’immigration. À l’Université de Neuchâtel, il est également assistant dans le cadre d’un cours de cartographie thématique
Valentin Refondini est assistant-doctorant à l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne depuis 2022. Sa thèse explore l'exécution des mesures pénales en milieu ouvert à l’appui d’une enquête ethnographique unisituée.