CfP : Europeanisations from the Bottom and from the Margins. Actors, Representations, and Experiences (late 19th-early 21st centuries)/Européanisations par le bas et les marges. Acteurs, représentations et expériences (fin XIXe-début XXIe siècles)

15. mars 2024
Appel à communication

Colloque international à l'Université de Lausanne: 28 et 29 novembre 2024

Les propositions (350 mots max. en fichiers Word ou PDF) comportant un titre, une problématique explicite, une bibliographie (5 références max.), une courte notice bio-bibliographique (15 lignes max.) et votre intention ou non de vous déplacer à Lausanne sont à soumettre jusqu'au 15 mars 2024 à l’adresse suivante : carmen.crozier@unil.ch.

Comité d'organisation :

  • Raphaëlle Ruppen Coutaz (Section d'histoire, Université de Lausanne)
  • Philippe Vonnard (Institut des sciences du sport de l'Université de Lausanne, Département d'histoire contemporaine, Université de Fribourg)
  • Carmen Crozier (Section d'histoire, Université de Lausanne)

Le continent européen est le théâtre de différentes crises consécutives récentes (Brexit, gestion de la crise migratoire et des politiques de vaccination durant la pandémie, Guerre en Ukraine, etc.) qui s’accompagnent d’une montée des idéaux populistes et illibéraux dans plusieurs pays – dont certains font partie de l’Union européenne – et qui remettent en question les fondements mêmes des coopérations européennes telles qu’elles se sont opérées dans de multiples domaines depuis la fin du XIXe siècle. Ce contexte général semble avoir encouragé la multiplication des recherches ces dernières années visant à démontrer la diversité des entreprises individuelles et collectives qui soutiennent la création de liens, de rapprochements et de coopérations à l’échelle européenne (Warlouzet 2018)[1].
 
Dans le sillage du renouveau historiographique engagé depuis une quinzaine d’années qui vise à revisiter l’histoire du projet européen en le réinsérant dans une histoire géographique et temporelle plus ample (parfois théorisé sous le concept d’histoire globale), plusieurs études se sont focalisées sur les différentes facettes de l’européanisation. Largement mobilisé en droit et en science politique depuis la fin des années 1990, le concept d’européanisation a attiré de plus en plus l’attention des historiens et historiennes (Kaelble et Kirsch 2008 ; Conway et Patel 2010 ; Osmont, Robin-Hivert, Seidel et Spoerer 2012 ; Meyer et Poncharal 2012 ; Bancel, Quin et Vonnard 2016 ; Greiner, Pichler et Vermeiren 2022). Employée dans un sens historique, l’européanisation est alors moins abordée comme un concept que comme « a variety of political, social, economic, and cultural processes that promote (or modify) a sustainable strengthening of intra-European connections and similarities through acts of emulation, exchange, and entanglement, and that have been experienced and labeled as ‘European’ in the course of history » (von Hirschhausen et Patel 2010, p. 2). Cette pluralité permet de parler d’européanisations au pluriel. Dans ce cadre, deux précautions sont à prendre en compte. Premièrement, comme le notent Meyer et Poncharal, il faut faire attention aux « présupposés téléologiques impliqués dans un tel concept de changement directionnel » et en ce sens, on doit tenir compte dans l’analyse des courants contraires, comme l’antieuropéanisme, des phénomènes de déseuropéanisation et des alternatives (Meyer et Poncharal 2012, p. 118). Deuxièmement, il est nécessaire de considérer ces processus de manière large. Ainsi, de par leurs origines, motivations et temporalités, les européanisations vont au-delà de l’histoire du développement politique et institutionnel de l’Union européenne et de ses frontières territoriales.
 
Partant de ces constats et bénéficiant des apports des recherches précitées, ce colloque international poursuit l’ambition de prolonger ces réflexions sur les européanisations en réunissant des contributions mobilisant principalement deux approches : l’histoire par le bas et par les marges. De manière générique, on pourra dès lors se demander : dans quelle mesure des citoyen·nes « ordinaires » et des pratiques concrètes ont-ils pu être des éléments clés des processus d’européanisation à l’œuvre avant et pendant l’intégration européenne ?
 
L’objectif de cette manifestation scientifique étant de contribuer à la clarification du concept même d'européanisation et, plus largement, à une histoire politique, sociale et culturelle de l’Europe, nous encourageons les contributions de chercheur·euses, juniors ou confirmés, spécialistes de l’histoire européenne, mais également de l’histoire des médias, du sport, de l’environnement, des techniques, de l’art, de l’éducation, etc., ou venant de disciplines proches (anthropologie, sciences politiques, sociologie, etc.), qui souhaitent participer à une réflexion sur l’échelle européenne dans leurs domaines d’expertise.
 
Afin de poser le cadre des débats, la conférence d'ouverture du colloque sera assurée par le Professeur Kiran Klaus Patel (Ludwig-Maximilians-Universität).
Une conférence sera également donnée par le Professeur émérite Christophe Charle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
 
Comité scientifique (par ordre alphabétique)
Nicolas Bancel (Université de Lausanne); Daphné Bolz (Université de Rouen) ;  Christophe Charle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne); Matthieu Gillabert (Université de Fribourg); Pia Koivunen (Université de Turku); Léonard Laborie (CNRS); Sébastien Ledoux (Université de Picardie Jules Verne); Emmanuelle Loyer (Sciences Po Paris); Damiano Matasci (Université de Genève); Guia Migani (Université de Tours); Emmanuel Mourlon-Druol (European University Institute); Simone Paoli (Université de Pise); Kiran Klaus Patel (Ludwig-Maximilians-Universität); Angela Romano (Université de Bologne); Janick Schaufelbuehl (Université de Lausanne); Katja Seidel (Université de Westminster); François Vallotton (Université de Lausanne); Christian Wenkel (Université d’Artois) ; Franziska Zaugg (Université de Fribourg).

[1] Selon Warlouzet, le terme « coopération » à l’avantage, au contraire de celui de « construction » aussi utilisé dans les European studies, de dépasser autant géographiquement que temporellement le contexte de l’après Deuxième Guerre mondiale marqué par l’édification de la Communauté économique européenne (CEE) et plus largement de « l’Europe-organisation » (Frank, 2004).

 

Organisé par
Organisé par la Section d'histoire et l'Institut des sciences du Sport (ISSUL)

Lieu de l'événement

Université de Lausanne
Lausanne

Kontakt

Carmen Crozier
Langues de l'évènement
Français
Anglais

Informations supplémentaires sur l'événement

Coûts de participation

CHF 0.00